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L’Amérique traumatisée par le 11-Septembre exige désormais des ressortissants français un passeport biométrique. Mais, freiné par une procédure judiciaire, le précieux sésame tarde à être imprimé et pourrait faire défaut à 300.000 touristes. Ceux qui ne remplissent pas les critères doivent demander un visa. Et s’armer de patience.

En ce moment, se rendre aux Etats-Unis, ou même y passer, relève pour le voyageur français du parcours du combattant. Théoriquement, à condition de disposer d’un passeport biométrique (avec une photo numérique et une puce), on passe comme une lettre à la poste, la France ayant signé un accord dispensant ses ressortissants d’un visa. Seulement, voilà, ce passeport biométrique n’est toujours pas disponible en France.

Les candidats au voyage aux Etats-Unis (ou à un simple transit) sont, à quelques exceptions près (lire ci-contre), condamnés à demander ce visa. Et la liste d’attente s’allonge démesurément...

Pour partir cet été, il vaut mieux s’y prendre dès maintenant : une personne ayant pris rendez-vous hier avec le consulat des Etats-Unis devra attendre au moins jusqu’au 20 juin. Et faire la queue devant le bâtiment. Pourquoi ce retard de la part des autorités françaises ?

A l’origine, il y a un conflit entre le ministère de l’Intérieur et l’Imprimerie nationale. Place Beauvau, on comptait, après un appel d ’ offre, attribuer la fabrication de la puce et le volet « personnalisation » des passeports biométriques à une société privée, François-Charles Oberthur Fiduciaire, tandis que les documents vierges auraient été produits par l ’ Imprimerie nationale. Mais les syndicats ont contesté cette décision qui remet en cause, selon eux, le monopole de l ’ entreprise publique. Des syndicats que le Conseil d’Etat a suivis, hier, en confirmant la suspension de la fabrication des passeports biométriques par la société Oberthur.
En effet, l a loi du 31 décembre 1993 attribu e le monopole de fabrication des documents administratifs sécurisés à l ’ Imprimerie nationale.

Les premiers passeports prêts avant la mi-avril ?
C e gel, décidé dans l ’ attente d ’ une décision sur le fond qui pourrait prendre plusieurs mois, a suscité des protestations de l ’ ambassade des Etats-Unis en France, débordée par les demandes de visas. Comme le temps presse, l e ministère de l ’ Intérieur a pris acte de la décision et a aussitôt assuré qu ’il allait engager des discussions « dès ce week-end » avec l ’ Imprimerie nationale pour qu ’ elle fournisse des passeports biométriques « dans un délai inférieur à cinq semaines » . C’est-à-dire avant la mi-avril pour les premiers.